Introduction

Le jeu de données proposé pour le mapathon 2020 de Cartomob regroupe un jeu de donnée des flux de transport aéronautique en France métropolitaine, échantillonné sur 5 années clef entre 1999 et 2019, et une série temporelle de donnée de comptage de ces flux aéronautiques par ville et par mois entre 2010 et 2020. Nous avons choisi de nous concentrer sur l’année 2019, car récente, et présente dans les deux jeux de donnée.

Une France Jacobine

À partir du jeu de donnée des flux de transport aérien en France métropolitaine, nous nous intéressons donc à l’année 2019 uniquement: c’est les flux totaux de passager qui attirent notre attention sur un classement des aéroports :

Au delà de la suprématie des aéroports de Paris, il semble intéressant alors de regrouper les flux des 4 premiers aéroports régionaux, séparés du reste des flux métropolitains.
En effet, les trois groupes ainsi formés ( Paris, Lyon-Marseille-Nice-Toulouse, et autres villes) sont alors de taille comparable en terme de
* nombre de dessertes (471k, 491k, 624k respectivement)
* nombre de passagers transportés au total (43M, 37M, 39M respectivement)

Des flux très hétérogènes

On prend l’hypothèse que les flux de passagers sont symétriques, i.e. que les billets de passagers sont très majoritairement des aller-retours, pour cartographier les flux sur des lignes inter-villes:

Paris

Les flux des seuls aéroports de Paris (utiliser la souris pour zoomer et centrer)

On réalise que Paris ne dessert en étoile que des villes qui lui sont plus méridionales : on imagine facilement que le trafic vers le nord est capturé par les trains à grande vitesse et par les liaisons aériennes internationales des capitales proches (Londres, Bruxelles, Amsterdam, …).

Lyon - Marseille - Nice - Toulouse

Ou les 4 fantastiques :

Le quatuor d’aéroports régionaux Lyon-Marseille-Nice-Toulouse qui cumulent ensemble un nombre de mouvements d’avion équivalent à Paris, dessinent une carte des flux majoritairement orientée Nord-Ouest . On s’étonne ici de la forme globale très différente de celle de Paris, car aucune topologie d’étoile n’émerge.

Les liaisons entre les autres aéroports

Pour les autres liaisons inter-régionales,une fois encore l’orientation Ouest-Nord-Ouest prédomine. Au delà de la forme générale reproduisant les frontières de l’hexagone, on constate que l’extrême Sud-Ouest est peu desservi. Les liaisons orientées Nord-Est sont accaparées par le train à grande vitesse, ou des lignes internationales vers les pays voisins (Suisse, Allemagne, Belgique, Hollande, Angleterre…)

L’évolution historique

Lorsqu’on utilise ces mêmes cartes de flux et qu’on les compare au cours du temps, des évolutions intéressantes aparaisent:

Ville 1999 2004 2009 2014 2019




Paris




Lyon-Marseille-Nice-Toulouse




Autres villes





























































Paris

On voit en zoomant que Paris perd des lignes au profit du TGV, lors d’une première vague dans l’Ouest et le Sud-Ouest ( fermeture de Lannion, assèchement de Rennes, Cherbourg, Bordeaux ) et lors d’une deuxième vague dans l’Est (fermeture de Strasbourg, Nancy et Epinal, assèchement de Mulhouse)

Lyon Marseille Nice Toulouse

On constate ici le partage des rôles de hubs régionaux par la transformation de la forme de pointe ( une seule liaison vers un hub unique ) à une forme de branche d’étoile (liaisons multiples vers les 4 villes), alors que Lyon, historiquement, concentrait ce role à lui seul en 1999. Ainsi progressivement, les villes périphériques de cette étoile ouvrent des liaisons vers les autres villes du quatuor : Brest devient ainsi une branche d’étoile en 2004, Caen en 2019, et dans une moindre mesure, les aéroports de Corse, Pau, …

Les autres villes

Deux phénomènes apparaissent ici : la disparition du hub de Clermont-Ferrand entre 1999 et 2009, et un très fort développement de la décentralisation entre 2009 et 2019.

La disparition du hub de Clermont-Ferrand 1999 - 2009

Ce hub qui dessinait une centre inter-régional en 1999, s˚éteint en 10 ans, stoppant le trafic vers des destinations comme La Rochelle, Dijon, Biarritz,… Certaines de ces villes ne retrouveront leur desserte - dans les données à notre disposition - que 10 à 15 ans plus tard, comme Biarritz en 2014.

Des liaisons décentralisées 2009 - 2019

La décentralisation des lignes et leur multiplication entre les autres villes dessine en 2019 une carte nouvelle qui prend nouvellement la forme des contours de l’hexagone.

Les passagers en transit